Tanguy, Michel Del Castillo – Analyse de roman

1 février 2019 0 Par Edouard

 

Introduction

 

Michel del Castillo est un écrivain français né en 1933 à Madrid de père français et de mère espagnole. Il connaîtra les camps de réfugiés politiques puis la maison de redressement d’où il s’évadera en 1949…et il retrouva son père en France après avoir passé la frontière clandestinement en 1953. Après des études de psychologie et de lettres, Michel del Castillo commença ses premières publications avec en 1957, son roman autobiographique : « Tanguy » qui remporta d’ailleurs un succès mondial.

Dans ce roman , il relate son enfance dramatique au sein des camps puis des différents « internats » où il a séjourné ainsi que ses fugues vers Barcelone puis vers la France…..Il évoque également ses différentes rencontres essentielles à sa survie.

 

Objet – Livre

 

Le format de poche est pratique en revanche, les caractères sont de petites taille et la première de couverture, colorée et témoignant d’une certaine gaieté ne retranscrit pas véritablement l’ambiance générale du roman qui lui est triste.

 

Tension dramatique

 

Le rythme de ce roman est assez soutenu et, à peine Tanguy a retrouvé un certain équilibre, il lui faut repartir et se refaire de nouveaux amis. L’auteur ne s’attarde même pas sur les adieux avec ses amis.Rythme soutenu donc excepté au moment de la manifestation en faveur de la grève et également les passages où Michel del Castillo décrit les camps de concentration.

 

Lisibilité – Complexité

 

Le récit ainsi que les nombreux personnages ne posent aucun problème de compréhension.

Les différents personnages et lieux

  • Tanguy = personnage principal qui a 9 ans au début du roman et 21 à la fin + père (lâche et égoïste), mère (très engagée politiquement, pas une « vraie » mère), belle-mère, fille de sa belle-mère, oncle et tante

  • Vichy : Tom, son chien et son copain Robert

  • 1er camp de concentration : Tanguy et sa mère + Rachelle que Tanguy considère comme une « deuxième maman »

  • Quand mère de Tanguy à l’hôpital : Michel est son nouvel ami dans l’internat où il est plaçé

  • Il y a aussi Mme Puigdellivol, qui, lorsque Tanguy sera séparé de sa maman, lui sera d’un grand soutien

  • Un autre de ses amis : Guy qui mourra dans le train

  • Sa rencontre avec Gunther,jeune allemand avec lequel Tanguy tissera des liens très forts et dira même le préférer à sa mère (il sera excécuté) mais également Mathias, le chef de baraque

  • Firmin, un pensionnaire du centre de redressement qui y est entré car il a tué son père.

    Tanguy fuguera même avec lui pour Barcelone puis Madrid.

  • Il y a aussi Mme Bérard au consulat de Madrid……..

Pour ce qui est des lieux, il s’agit essentiellement de Madrid, Vichy, des camps de concentration de Barcelone et d’Andalousie.

Ce que je regrette c’est l’inexistence d’histoires parallèles car le lecteur que je suis aurait aimé savoir si la mère de Tanguy avait effectué des recherches après avoir été séparé de son fils. La lecture de ce roman est facilitée par un récit respectant la chronologie.

 

Genre – Thème

 

Pour ce qui est des thèmes de ce livre tels : la guerre, la mort… je ne peux pas vraiment dire que je les apprécie car ils renvoient à une impression de tristesse. En revanche, les thèmes de l’amitié et de la confiance, thèmes très souvent évoqués au cours de cette autobiographie lorsque par exemple Tanguy se fait de nouveaux amis, sont beaucoup plus agréables et permettent, en quelque sorte, de compenser cette vie si pénible.

Ce style de récit ne m’a pas particulièrement attiré préférant les romans d’aventures.

 

Style

 

Le roman de michel Del Castillo se lit aisément, le vocabulaire est simple exepté quelques passages comme par exemple lors de la venue du Pape dans le centre de redressement et qu’il « sourit avec condescendance » ou bien qu’ils » l’habillent d’habits pontificaux ». Ce vocabulaire spécifique à la religion est regroupé dans un même passage.

Les images restranscrites par l’auteur sont celles de la guerre, de la difficulté à survivre dans les années 40, des atrocités des camps de concentration mais malgré toutes ces épreuves, Tanguy parvient tout de même à se faire des amis. Tout au long de cette autobiographie, jeux de mots et musicalité des phrases sont quasiment inexistants et les différentes descriptions des divers lieux sont, il faut l’avouer, sinistres et ne donnent aucune envie d’y aller. Toutefois, les villes comme Paris ou bien Madrid, villes préférées de l’auteur, sont décrites avec un certain enthousiasme.

 

Tension émotionnelle

 

Le récit ne m’a pas permis de m’identifier au personnage et je n’aurais certainement pas apprécié d’être à la place de Tanguy.

L’auteur sait très bien entretenir un certain suspense tout au long du roman ; ainsi, le lecteur ne s’attend nullement à ce que Tanguy retrouve sa mère à la fin de l’histoire. Michel Del Castillo entretient également le suspense lors de la fugue de Tanguy et Firmin et je me demandais si la Guardia civil allait les retrouver.

 

Caractère moral

 

Ce récit présente des valeurs auxquelles j’adhère telles que :

  • l’amour qu’il porte à Rachelle ainsi qu’à Sebastiana et que Tanguy considère comme ses deuxièmes mamans.

  • L’amitié que Tanguy éprouve envers ses différents amis comme Gunther, Michel, Robert ou bien encore Manolo, Josselin…..

  • le soutien que des personnes telles Sebastiana, Gunther, le Père Pardo …..apporte à Tanguy lui faisant un moment oublier son enfance si difficile et rude.

Il n’est pas possible de dire que ce livre est moralisateur et il n’est pas possible non plus de tirer des conclusions pures sur la guerre.

Originalité

 

Je dois reconnaître que la fin de ce récit m’a un peu décu en ce sens que je pensais que Tanguy serait accueilli plus chaleureusement par sa famille alors qu’en fait, il retrouve un père qui s’est remarié et qui n’a que faire de ce fils, il est toujours aussi lâche. Quant à sa mère, cette dernière a tellement changée qu’ils ne se comprennent pas et se séparent une nouvelle fois presque sans regrets.

 

Conclusion

 

Malgré un thème principal dur comme la guerre, mon opinion globale sur ce roman est quand même positive car l’auteur réussit à captiver le lecteur, à le tenir en haleine tout au long du récit. A la fin, on ne sait pas véritablement ce que devient Tanguy juste qu’il ne se rapprochera pas de sa famille mais qu’il préfèrera s’en détacher car il comprend mieux « les gens de la rue » plutôt que ceux qui ont « des meubles signés ».