Créature contre créateur, Sarah K – Analyse du roman

2 février 2019 0 Par Edouard
 
 

Introduction

 

Le roman Créature contre créateur a été écrit en 2005 par Sarah K. ( pseudonyme de Sarah Cohen-Scali). Ce livre raconte l’histoire de deux amis d’enfance : Victor et Gazo, passionnés de littérature fantastique qui sont devenus professeurs de français. Mais, alors que Victor est dans le train qui le ramène à Paris, il rencontre un inquiétant personnage, comme sorti de son roman inachevé et celui-ci va faire basculer Victor dans une terrible angoisse.

 

En lisant ce livre, je n’ai pu m’empêcher de le rapprocher des oeuvres d’ Agatha Christie : Le crime de l’Orient-Express ou Mort sur le Nil qui sont eux aussi des romans policiers.

 
 

Objet-livre

 

Le format de poche est un format très pratique pour l’entrée en lecture et pour ce qui est des caractères, ils sont plaisants. Même si le roman peut paraître long ( 260 pages), on ne s’ent rend même pas compte, cela « coule » tout seul, le lecteur a envie d’aller jusqu’à la fin.

L’illustration de couverture, quant à elle, plante tout de suite le décor : le personnage en arrière-plan est inquiétant avec son teint blafard et ses yeux injectés de sang, il semble appartenir à un autre monde par rapport à celui du premier plan qui nous apparaît plus rassurant. Cependant, on ressent une cartaine proximité entre ces deux hommes, un lien, un fil conducteur et en même temps une opposition ; d’ailleurs le titre est Créature contre créateur.

 
 

Tension dramatique

 

Le récit est bien construit du point de vue du déroulement progressif des informations, le lecteur est maintenu en haleine même si j’ai trouvé cartains passages un peu longs voire même lourds. Il y a une mise en place progressive de l’énigme avec des passages où l’auteur sème le doute pour que le lecteur aille sur une fausse piste, pour l’embrouiller et par la même occasion pour qu’il se sente impliqué, investi dans l’énigme. Le grand nombre de descriptions et de détails alourdissent par endroits le texte comme par exemple lors de la rentrée scolaire. L’auteur s’attarde longuement sur les sévices moraux que Victor fait subir à ses élèves. « Je les fixe un par un, du premier au dernier ( et ils sont plus de trente) », puis quelques pages plus loin : « Je me metsà arpenter l’estrade, faisant crisser mes semelles à une cadence régulière… », « je balaie de nouveau la salle du regard, m’arrêtant sur tel ou tel visage que je scrute d’un air méprisant ». Les pages 35 à 48 sont exclusivement consacrées à la première journée de cours.

 
 

Lisibilité-complexité

 

Le livre est facile à lire, le langage n’est pas difficile, le vocabulaire est courant, les personnages ne sont pas très nombreux et, comme il y a tellement de détails, de descriptions bien précises les concernant, on a presque l’impression de les avoir devant soi, je les ai même trouvés attachants pour certains.

 
 

Réalisme et/ou vraisemblance

 

Le récit m’a beaucoup plu et il faut reconnaître que c’est in habile mélange des genres : roman policier et roman fantastique. Au fur et à mesure que l’on avance dans la lecture du roman, la fiction semble même rejoindre la réalité.

L’auteur a su mêler des évènements inexplicables ( scènes du spiritisme par exemple ) dans des scènes du quotidien avec des personnages bien réels.

Le côté réel donne de la force à l’apparition de ce personnage irréel.

 
 

Genre/Thème

 

Le thème des relations entre les professeurs et les élèves est tout à fait d’actualité, savoir quelle méthode utiliser pour intéresser les élèves, avoir une bonne pédagogie. Pour ce qui est de l’autorité avec les élèves, on se rend compte que Victor est très populaire et se fait respecter : « mes élèves sont là, sagement assis » alors que Gazo a droit à « une raillerie, une insolence, voire même une insulte » , et « il a beau avoir à son actif quinze ans d’enseignement secondaire, il n’a toujours pas trouvé le moyen de se faire respecter » . Victor est ravi de retrouver ses élèves, Gazo, lui, est terrorisé à l’idée de retourner enseigner. De plus, les élèves de Victor ont eu la chance de partir en vacances, ceux de Gazo sont “nettement moins favorisés”. Il faut dire que tous deux n’enseignent pas dans le même style d’établissement. Victor donne ses cours dans le prestigieux lycée Louis-le-Grand de Paris ( lycée réputé pour son enseignement de qualité ) alors que Gazo, lui, enseigne dans un lycée difficile de banlieue. Les élèves de Victor connaissent Aristote, Arthur Rimbaud… tandis que ceux de Gazo “à part le foot ou le hip-hop, rien ne les intéresse”. On ressent une injustice pour cet homme qui est pourtant “un remarquable homme de lettres” mais “pas pédagogue pour un sou”.

 
 

Style

 

La langue utilisée dans ce roman est soignée mais non difficile. Ce roman est écrit à la première personne, c’est Victor qui nous relate ce qui lui est arrivé et ceci de manière très détaillée et expressive et c’est cela qui nous fait apparaître le roman comme réel. L’auteur fait beaucoup appel au discours descriptif. Les nombreux moments de suspense sont très réussis car ils tiennent le lecteur en haleine tout au long du roman. Les mots utilisés, dés le début du roman, plantent le décor, il existe tout un lexique de la peur ce qui fait planer une atmosphère inquiétante, angoissante : “sinistre”, ”angoisse terrible”… il est question de “Dracula”… puis vient la séance de spiritisme pour renforcer le tout et même le thème du bac blanc est : “la littérature et la mort”.

 

L’auteur fait également de nombreuses références à la littérature fantastique : “Frankenstein” de Mary Shelley, “La mouche” de David Cronenberg ou bien encore l’oeuvre de l’américain Edgar Allan Poe : “Le corbeau” où règne cette atmosphère de peur, d’angoisse et de mort.

En ce qui concerne le personnage rencontré par Victor, celui-ci n’est jamais nommé de façon précise, c’est une “créature”, “cet homme n’a pas d’éxistence réelle”, il est “une apparition”, il est décrit également comme “un personnage de roman, en chair et en os” voire même de “monstre”.

 
 

Tension émotionnelle

 

Le récit m’a plu et je n’ai pu rester indifférent parce que, du début jusqu’à la fin, j’ai été tenu en haleine, j’ai été complètement captivé car c’est une histoire pleine de rebondissements.

Le lecteur se sent impliqué dans l’histoire du fait du suspens qui règne tout au long de la lecture.

 
 

Caractère moral

 

Je ne trouve pas que ce récit soit très moralisateur car une valeur comme l’amitié est complètement bafouée ; ainsi, on pense que la mère de Gazo ressent une profonde sympathie pour Victor alors qu’en fait, on apprend même qu’elle a de “la haine à son égard” à la fin de la lecture. Et également pour ce qui est de l’amour entre Gazo et sa mère, celui-ci est complètement étouffant pour Gazo.

 
 

Originalité

 

L’auteur a su habilement nous diriger sur plusieurs fausses pistes et le lecteur ne s’attend pas à cette fin là, le dénouement est complètement inattendu car le coupable n’est pas celui que l’on croit.

 

Tous les détails explicatifs concernant les différents personnages sont là pour brouiller les pistes, pour induire le lecteur en erreur, le mettre sur une fausses piste et ceci justement pour le tenir en suspense jusqu’à la fin de la lecture.

 
 

Comparaison

 

Le rapprochement que nous pouvons faire avec d’autres oeuvres étudiées est avec “le chien des Baskerville” d’ Arthur Conan Doyle car tous deux sont du genre policier.

 
 

Conclusion

 

Mon opinion générale est plutôt satisfaisante concernant ce livre de genre policier, j’ai apprécié le fait d’être tenu en haleine du début jusqu’à la fin du roman et ceci par les nombreux rebondissements présents tout au long de la lecture.