Charleroi, Verlaine – Commentaire de texte

1 février 2019 0 Par Edouard

 

 Le poème appartient à la partie paysages belges du recueil de Verlaine : Romances sans paroles publié en 1874. 

Verlaine nous présente ici une vision personnelle impressionniste du paysage même de Charleroi.

Charleroi : Ville belge située dans une région minière et industrielle.
 
 

Problématique : Comment Verlaine réussit-il à rendre la beauté du monde qui l’entoure et également toute l’ambiguïté qu’il recèle ? 

 

I/ La beauté du monde qui l’entoure et l’impressionnisme

 

1/ Verlaine et sa proximité avec l’impressionnisme littéraire

Chaque quatrain est tel un tableau, équivalent verbal d’une peinture.

Impressionnisme avec l’évocation assez insistante des couleurs telles que : «rouge», «noire», « vert ».

2/ Effet de surprise

Ponctuation présente et très forte ; Avec «quoi donc se sent ?»(vers 5) et « on sent donc quoi »(vers 13), nous avons ici un questionnement sur le sens olfactif et un peu plus loin, au vers 14 « des gares tonnent » cela fait appel au sens auditif.

Liberté syntaxique.

 
 

II/ Ambiguïté de ce monde

 

1/ Vision dépréciative du site

« brutaux »vers 21, « sinistres »vers 17, « pleure » vers 28, « kobolds *» vers 2.

Kobolds : les êtres humains sont comparés à des petits nains légendaires de la mythologie germanique qui,dans ce poème, veillent sur la mine. 

2/ Poème dénonciateur / Poème engagé

La nature est triste même le vent « pleure », violente également.

« Plutôt des bougess* que des maisons »vers 3

Bouges : taudis, endroit sordide

Registre satirique – Personnification de la nature qui se révolte « gares tonnent », « vent profond pleure »
 
 

III/ Un monde en mouvement

 

1/ Impression de voyage, mouvement (cf voyage en train)

Rythme saccadé dû à des vers courts, enjambement vers 1, vers 2 qui donnent une impression de voyage.

« vent », « siffle », « gifle », allitération (v) ; (l) donne cette impression de vitesse.

2/ Symbolisme

Les symbolistes utilisent le voyage pour comprendre du monde, comme le fait Rimbaud ( qui finira aventurier).

 
 

OUVERTURE

 

Peinture de Monet : La Gare Saint-Lazare ( 1877) => peinture impressionniste que l’on peut rapprocher du poème de Verlaine.