On ne badine pas avec l’amour, Acte III, scène 3 – Commentaire de texte – BAC de français

7 juillet 2019 0 Par Edouard

Problématique : En quoi peut-on parler de mise en abyme dans cette scène ?

 

I Le tableau dans le théâtre

 

a) P metteur en scène

  • Choisit le lieu : symbolique (nature idyllique) + lieu de rencontre de la veille
  • Symbolique : fontaine = lieu amoureux, eau = symbole renouveau, renaissance amour
  • Choisit les pers : C et R, distribue parole a C et R : différence classe social
  • Différance social R et P : « Je t’aime, Vous me donnez votre » : tutoie vouvoie
  • R naïve «  je vous aimerai comme je le pourrai »
  • Met en scène les gestes de la scène
  • Perdican ne s’adresse pas à Rosette, mais vise Camille : « à haute voix, de manière que Camille l’entende »
  • Parle beaucoup (ce sont de longues tirades), ne se soucie pas des réponses de Rosette. Ce n’est pas un vrai dialogue.
  • Perdican mène l’échange, dirige : impératif « prends  donne-moi Regarde  Lève-toi, approchons-nous »

b) La double énonciation ou « énonciation complexe »

  • Didascalie :
    • «  elle se met derrière un arbre » «  cacher »
    • «  a haute voix « : C = spectatrice, elle voit et entend
  • Meta-discours : elle redouble se qui se passe ds la scène : «  voila P qui approche
  • P s’adresse : C, R et le spectateur
  • R est le prétexte pour P : but rendre jalouse C : «  je t’aime Rosette » des le début = but premier
  • Critique couvent
  • C intervient quand son prénom est prononcé : Musset préfère laisser le spectateur imaginer ce qu’elle ressent.
  • P s’amuse : répéter le prénom de R –> parce qu’il sait que Camille –> énerver.

c) Le rôle des objets

  • Bague = alliance –> rompu = rompre avec le passé
  • Juste avant : « Il jette sa bague ds l’eau », qui représente l’alliance, les promesses d’amour
  • « Il lui pose sa chaine sur le cou » est en miroir avec «  il jette sa bague ds l’eau »
  • Les deux actions s’opposent : en jetant la bague –> fin à leur relation C / en posant la chaîne –> il « se marie » = attachement
  • Les objets résument les enjeux de la pièce

 

II   Fleur vivante contre Fleur fanée

a) La comparaison R et C

  • P parle d’une C inversé : «  on n’a pas… religieuse » ; « tu m’aimeras mieux que les paroles »
  • Anaphore : «  toi seule… de la vie qui n’est plus : mise en relief de R qui se souvient du passe
  • Champ lexical de la religion : « religieuse les nonnes, des cloîtres leurs cellules prière pries, Dieu »
  • Critique religion : Termes péjoratifs + métaphore : religieuses ne sont plus des personnes :« statues » :incapables d’exprimer des sentiments.
  • Chps lexical du souvenir : «  » : R incarne passé intacte
  • Derrière les mots : R et C sont sœur de lait, pas de hasard
  • portrait en creux de Camille : énumère les défauts de Camille, qui sont des qualités de Rosette : c’est un. «  tu ne sais rien ; tu ne lirais pas dans un livre la prière que ta mère t’apprend, comme elle l’a apprise de sa mère ; tu ne comprends même pas le sens des paroles que tu répètes, quand tu t’agenouilles au pied de ton lit »

b) critique du vivant

  • Répétitions : attirer l’attention de Camille sur les passages les plus importants : « sais-tu ce que c’est que l’amour ? Regarde Lève-toi »
  • «  parle » : absence de vie = tristesse
  • Oublie de la spontanéité nécessaire à l’amour, qui réfléchissent trop : qui ont la tête à la place du cœur » : critique C et sœur.
  • gradation dans les répliques de Rosette : elle est de plus en plus émerveillée « docteur » : elle le trouve savant ; « monseigneur » : elle le considère comme un être supérieur
  • Questions rhétoriques : « Nous vois-tu tous les deux, dans la source, appuyés l’un sur l’autre ? » : Ce ne sont pas de vraies questions, parce que ce n’est pas un vrai dialogue.
  • Il veut faire réfléchir, non pas R, mais C.

 

c) R fleur vivant et simple

  • «  Tu ne sais lire, mais tu sais ce que disent les arbres et ces prairies « : gradation, étendue connaissance naturelle de R.
  • Simplicité de R : nature, et parole soulignée par P
  • Terme respectueux : « M. docteur » Monseigneur » : différence social.
  • R parle peu : ¹ parole P, très longue : P, tirade ¹ réplique, R
  • R n’est qu’un prétexte donc pas très intéressant pour P, pas besoin de l’écouter.
  • R incarne la nature sauvage ¹ C
  • Le tout ds une Déclaration amour de P

 

III une déclaration d’amour

a) Le registre lyrique

  • Saturation de symbolique amoureuse : adresse à C par ricochet
  • Mise en scène de la déclaration : propos symbolique et hyperbolique
  • Cadre : chaine, bague, reflet image du couple ds la fontaine : très romantique
  • Les «  Je t’aime »
  • Discours habituel amoureux : «  donne moi ta main ma chère enfant »
  • Il accorde beaucoup d’importance au regard, au miroir que constitue la fontaine « regard »

 

b) Hymne à la nature

  • P utilise langage poétique  pour : – faire déclaration d’amour
  • Hommage à ce qu’il l’étonne.
  • P prend à témoin la nature : anaphore de « par »
  • Personnification de la Nature : incite R à profiter de ce qui les entoure : il désire la nature
  • Nature lieu de leur amour : «  L’amour prend racine » Presque un odore,
  • Une promesse « Tu seras ma femme » presque prophétique : «  racine …tout puissant »
  • P oppose le choix du ciel au choix de la nature qu’il fait à R
  • Personnification : éléments naturel : P fait de lui et R des éléments naturels
  • Q rhétoriques, exclamatives début et  répond fin de tirade : « Sait tu ce que c’est l’amour ?»
  • Déclaration typiquement romantique
  • Religion de P est la nature : Amour en harmonie avec la nature
  • Attachement nature : « le vent se taitla pluie du matin roule en perles sur les feuilles séchées que le soleil ranime toute cette nature splendide de jeunesse. Tu reconnais tous ces milliers de frères nous prendrons racine ensemble dans la sève du monde tout-puissant. »
  • « ces bois et ces prairies, ces tièdes rivières, ces beaux » : accumulation : les termes sont au pluriel : on veut donner l’impression de quantité

 

c) Un jeu qui reste dangereux

  • Rendre jalouse C + scène charnière : R est une marionnette innocente, qui finira victime de leur orgueil amoureux : fausse déclaration amour
  • L’importance du regard «  regard tous cela s’efface »
  • Dans les tirades de P : comme toutes les scènes, scène du faux semblant, on masque ses sentiments.
  • P agit par dépit après la lettre intercepté à la sœur (couvent) ?
  • Scène illustre le titre : plein de badinage avec l’amour
  • P joues avec l’amour : jeu qui conduira au tragique, P l’alimente

 

 

Conclusion

  • P manipule : beau (discours) ¹ triste (R, but)
  • Beaucoup de symbolique, critique de C
  • R impuissante –> victime –> mort
  • Mélange les genres : lyrisme + tragique
  • Importance regard

 

Ouverture

Manipulation Baron